Bien-être mental au travail : comment les bureaux peuvent devenir un levier de prévention ?

Bien-être mental au travail : comment les bureaux peuvent devenir un levier de prévention ?

Table des matières

Introduction

Jamais la question du bien-être mental au travail n’a été aussi centrale. Les récentes études de Malakoff Humanis, Ifop, INRS ou encore Santé Publique France révèlent une montée inquiétante des risques psychosociaux (RPS) : anxiété, isolement, fatigue chronique, perte de sens… Les causes sont multiples : intensification des tâches, injonctions paradoxales, isolement lié au télétravail, surcharge cognitive ou absence de soutien managérial. Les conséquences, elles, sont connues : désengagement progressif, absentéisme en hausse, difficulté à recruter ou à fidéliser.

Si les politiques RH jouent un rôle clé (soutien psychologique, management bienveillant, droit à la déconnexion), l’environnement physique de travail est un levier encore sous-estimé dans la prévention de la santé mentale. Et pourtant, il peut être décisif. Car les lieux dans lesquels nous travaillons influencent nos émotions, notre capacité à nous concentrer, notre niveau de stress et même nos rythmes biologiques.

ADP Group, en tant qu’expert de l’aménagement tertiaire, intègre désormais la santé mentale comme un pilier fondamental de ses projets. Car nous en sommes convaincus : le bureau peut devenir un allié de la santé mentale, à condition d’être conçu en conscience, au service de l’humain.

I. Les risques psychosociaux : un phénomène structurel, pas conjoncturel

Les derniers baromètres montrent que près d’un salarié sur deux déclare vivre un stress professionnel important. Selon le baromètre Malakoff Humanis (2024), 29 % des collaborateurs interrogés déclarent se sentir émotionnellement épuisés par leur activité. L’INRS rappelle que les RPS regroupent plusieurs familles de facteurs.

Les exigences du travail constituent l’un des premiers facteurs de stress chronique. Lorsque les collaborateurs sont soumis à des pressions temporelles constantes, avec des délais irréalistes ou des injonctions à l’hyperproductivité, le cerveau passe en mode “survie”, générant cortisol et anxiété. Les objectifs fixés deviennent parfois des murs infranchissables, sources de frustration, de fatigue décisionnelle et de perte de motivation. Ce n’est pas tant l’effort qui est délétère que l’absence de marges de manœuvre pour l’accomplir sereinement.

À cela s’ajoute le manque d’autonomie ou de contrôle sur les tâches, un poison lent pour l’engagement. Ne pas pouvoir organiser son temps, proposer ses solutions ou ajuster ses méthodes alimente un sentiment d’impuissance. Ce déséquilibre entre effort consenti et pouvoir d’action est un terreau fertile pour le désengagement. Il crée un climat d’infantilisation mentale, contraire aux besoins fondamentaux d’autodétermination.

Les rapports sociaux dégradés forment un troisième pilier des risques. L’isolement (qu’il soit physique ou symbolique) ronge le sentiment d’appartenance et affaiblit les solidarités internes. Les conflits non résolus, les tensions larvées ou les incivilités quotidiennes érodent le climat relationnel et renforcent la charge mentale. Or, un collectif dégradé n’offre plus de soutien émotionnel : chacun devient une île, et l’organisation perd sa force de cohésion.

Enfin, l’insécurité de la situation de travail (qu’elle soit liée à un manque de reconnaissance, à une instabilité contractuelle ou à une opacité sur l’avenir) fragilise l’estime de soi. Quand les efforts ne sont ni vus ni valorisés, quand les règles du jeu semblent changer sans préavis, le salarié entre dans une zone de turbulence psychique. Le doute permanent devient un bruit de fond qui empêche toute projection sereine.

Mais un autre facteur, souvent ignoré, influence tous les autres : le cadre physique lui-même. Un environnement bruyant, rigide, mal éclairé, impersonnel ou anxiogène peut accentuer considérablement la vulnérabilité mentale. À l’inverse, un lieu bien pensé peut offrir un soutien psychologique subtil, en favorisant la concentration, la sérénité, la sécurité perçue ou le lien social spontané.

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II. Neurodesign : quand la science éclaire l’aménagement

Le neurodesign (ou design fondé sur les neurosciences) repose sur des études scientifiques démontrant les effets de l’environnement sur le fonctionnement du cerveau. Il s’agit de concevoir des espaces qui favorisent des états émotionnels et cognitifs positifs : calme, clarté mentale, motivation, sécurité affective.

Voici quelques principes fondamentaux :

La lumière naturelle agit comme une ancre biologique. Elle synchronise notre horloge interne, régule nos cycles de sommeil, stimule la production de dopamine (l’hormone du plaisir et de la motivation) et réduit la fatigue visuelle. Exposer les collaborateurs à la lumière du jour, c’est leur offrir un rythme naturel plus stable, essentiel à la régulation émotionnelle.

La végétalisation et l’introduction d’éléments naturels (bois brut, pierres, textures organiques) participent à un phénomène bien documenté : la restauration cognitive. Selon Ulrich, ces éléments permettent au cerveau de se régénérer après un effort intense. Ils réduisent aussi la tension artérielle et offrent un point d’ancrage sensoriel, une stabilité douce dans des journées parfois fragmentées.

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LE DESIGN BIOPHILIQUE : ÇA VOUS PARLE ?

Nous vous invitons à découvrir dans ce livre blanc les principes du Design Biophilique au bureau et ainsi, grâce à ça, à apprendre de quelle manière vous pourriez éventuellement améliorer la santé mentale et le bien-être de vos collaborateurs grâce à vos espaces de travail. On vous explique également comment procéder tout en parcourant les bénéfices de cette initiative.

Les couleurs chaudes et matériaux tactiles ne sont pas qu’un choix esthétique : ils déclenchent des émotions agréables et immédiates. Ils procurent un sentiment d’enveloppement, de cocon, qui réduit l’activation des circuits du stress. Le toucher d’un tissu doux ou d’un bois chaleureux crée une connexion intime avec l’environnement, presque instinctive.

Quant aux volumes ouverts mais protecteurs, ils répondent à un paradoxe bien connu : nous avons besoin de liberté, mais aussi de repères. Trop ouverts, les espaces créent une sensation d’exposition permanente, presque panoptique. Trop fermés, ils oppressent. Le juste équilibre (celui qui permet de voir sans être vu, de circuler sans se perdre) apaise et structure la perception.

Chez ADP Group, ces principes sont intégrés dès la phase d’esquisse. Nous pensons l’espace comme un catalyseur neurocognitif positif. Cela implique de travailler la lumière naturelle dans les parcours, de choisir des matériaux doux au toucher, de scénographier les transitions sensorielles (bruit, luminosité, chaleur). Un lieu apaisant n’est pas neutre : il est activement conçu pour réguler le stress et favoriser la clarté mentale.

Cas client – TDK, réalisé par ADP Group

L’entreprise TDK a fait appel à nos équipes pour l’aménagement de son nouveau siège social de 1 500 m² en région parisienne.

L’objectif : concevoir un lieu à l’image de l’entreprise, accueillant, fonctionnel et aligné avec les nouveaux modes de travail. Il s’agissait de créer un environnement propice à la fois à la concentration, à la collaboration et à la convivialité, en phase avec les valeurs de TDK.

Pour ce faire, nous avons privilégié des espaces ouverts et végétalisés, favorisant une circulation naturelle et un sentiment de bien-être. Le choix de matériaux chaleureux et de tons apaisants crée une ambiance propice à la concentration et à la détente. Des espaces collaboratifs variés (bulles de réunion, cafétéria, zone détente, postes en flex office) encouragent les échanges et soutiennent de nouvelles dynamiques de travail. Un aménagement moderne, pensé pour renforcer l’engagement et la performance durable.

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Projet TDK

III. Espaces de récupération, de respiration, d’isolement volontaire : des indispensables

Un bureau sain est un bureau qui permet à chacun de réguler son énergie mentale tout au long de la journée. L’une des grandes erreurs en aménagement est de penser l’environnement comme un espace uniquement productif. Or, le travail demande aussi des phases de récupération, de transition, de silence, voire de repli temporaire. Ce sont ces moments qui permettent de tenir dans la durée sans surcharge.

Il est donc essentiel d’intégrer des zones et de concevoir des espaces de travail sains. C’est aussi prévoir des lieux qui permettent le retrait volontaire, la récupération sensorielle et la respiration collective. Ces espaces ne sont pas accessoires, ils sont essentiels à la santé mentale quotidienne.

Les zones de retrait cognitif, comme les alcôves, bulles calmes ou fauteuils immersifs, offrent un refuge temporaire. Elles permettent au cerveau de “décharger” l’information, de faire une pause sans se justifier. Ce sont des sas mentaux, où l’on peut reprendre pied avec soi-même.

Les espaces de régénération sensorielle, souvent végétalisés, à lumière tamisée, jouent sur la détente des sens. Le silence, le vert, le doux participent d’un ralentissement salutaire. Ce sont des zones tampons, qui régulent le flux émotionnel entre deux réunions ou après une tension.

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Les micro-siestes ou méditations symboliques, même de courte durée, sont d’une efficacité redoutable. Une assise inclinée, une lumière filtrée, un fond sonore apaisant suffisent à créer les conditions d’un lâcher-prise bénéfique. Quelques minutes suffisent pour restaurer l’attention.

Enfin, les espaces de respiration collective (lounge non professionnels, lieux de déconnexion sociale) sont essentiels à la cohésion. Leur force vient de l’absence d’injonction : pas d’attente de performance, juste un moment partagé hors du cadre. C’est là que le lien se tisse, que le collectif se régénère.

Ces zones ne sont pas un luxe, elles sont une condition de la durabilité mentale des équipes. Leur présence structure les rythmes cognitifs et permet aux collaborateurs de ne pas être en “alerte continue”.

IV. Comment ADP Group intègre ces enjeux dans ses projets ?

Notre approche repose sur une conviction forte : le design a un rôle thérapeutique potentiel.

Chez ADP Group, nous intégrons cette vision globale dans chaque projet, en articulant trois leviers fondamentaux :

L’expérience sensorielle, d’abord, c’est-à-dire tout ce que l’on perçoit, touche, entend, ressent. Un lieu bien pensé communique immédiatement un ressenti : fraîcheur, chaleur, ouverture, sécurité. Rien n’est neutre.

La qualité émotionnelle, ensuite : ce que le lieu nous fait vivre. Un espace peut rassurer, motiver, apaiser, stimuler… ou au contraire générer de l’angoisse ou du rejet. C’est ici que l’architecture devient un vecteur de culture.

Enfin, l’intelligence des usages : chaque zone doit répondre à un besoin réel, non supposé. Cela passe par une co-conception approfondie, une observation fine des rythmes et une adaptation aux typologies de tâches et de profils.

intelligence des usages

Dans les faits, cela prend la forme d’ateliers collaboratifs pour identifier les irritants invisibles, de cartographies émotionnelles liées aux usages, de choix rigoureux de matériaux biosourcés, d’un soin constant à la lumière naturelle, et d’un storytelling spatial qui fait parler les lieux. Car un espace de travail dit quelque chose de l’entreprise : de ses valeurs, de sa considération des individus, de son engagement.

Dans la pratique, cela se traduit par :

  • des ateliers collaboratifs pour identifier les zones de tension mentale dans les anciens espaces ;
  • une cartographie des émotions attendues par typologie d’usages (focus, socialisation, transition) ;
  • un choix rigoureux de matériaux, privilégiant le biosourcé, les textures organiques et les échelles douces ;
  • une attention constante portée à la lumière naturelle et à la qualité de l’air ;
  • un storytelling spatial au service du sens : que dit l’espace de notre culture managériale ?

Notre valeur ajoutée réside dans cette capacité à articuler bien-être et performance, design et psychologie, sens et esthétique. Le bien-être n’est pas décoratif : il est structurant, stratégique, durable.

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Projet Rödl&Partner

Conclusion : la prévention, une mission de design

La santé mentale n’est pas qu’une affaire de management ou de médecine du travail. C’est aussi une question d’environnement. Le bureau peut protéger, soutenir, offrir des respirations. Il peut (s’il est bien conçu ) devenir un levier puissant de prévention des risques psychosociaux.

Investir dans un design centré sur la santé mentale, c’est investir dans la pérennité des talents, la qualité de vie au travail et la culture d’entreprise. C’est répondre aux attentes des collaborateurs, mais aussi agir en responsabilité. ADP Group s’engage à concevoir des lieux capables d’apaiser, de relier, d’élever.

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 FAQ

  1. Le bien-être mental peut-il vraiment être influencé par l’aménagement ?
    Oui. De nombreuses études montrent l’impact de l’environnement physique sur le stress, l’attention, la fatigue ou l’engagement.
  2. Quels espaces faut-il privilégier pour agir sur la santé mentale ?
    Des espaces calmes, modulaires, végétalisés, bien éclairés, avec des zones tampons pour permettre la déconnexion temporaire.
  3. Est-ce compatible avec une logique de sobriété ?
    Oui. Ce n’est pas une question de surfaces, mais de qualité d’usage. Quelques m² bien pensés suffisent souvent à générer du réconfort durable.
  4. Peut-on mesurer les effets d’un aménagement sur la santé mentale ?
    Oui. Grâce à des baromètres internes, des indicateurs RH (eNPS, turnover, absentéisme) et des enquêtes de perception qualitative.

Sources 

  • Malakoff Humanis, Observatoire de la santé au travail, 2024
  • Ifop, Baromètre du stress et des attentes au travail, 2024
  • INRS, Dossiers prévention et environnements de travail
  • Ulrich, “View through a window may influence recovery from surgery”, 1984
  • Kaplan & Kaplan, Théorie de la restauration de l’attention, 1989

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